La convention annuelle WSI a lieu à Cancún cette année et pour une fois aucun obstacle à l’horizon pour que je m’y rende. La seule condition pour un tel voyage : que nous prenions quelques jours après pour faire un tour du Yucatán.
J’ai bien conscience que 5 à 6 jours ne seront pas suffisants pour bien connaitre le pays et nous ne pourrons malheureusement pas prendre plus.
Les 5 jours à Cancún donc (les côtes sont massacrées, mais les plages sont superbes) vont être suivies de 2 jours à Tulum et ses environs, puis 3 jours à Valladolid et alentours et enfin 2 jours à Holbox avant notre vol retour Cancún/Paris.
Tulum
Nous avons quitté Cancún pour notre première étape à Tulum. Tout d’abord sous des trombes d’eau : on voit bien que la saison des ouragans n’est pas complètement terminée et sous ces chaleurs tropicales, les nuages et orages se forment vite, déversant des torrents d’eau. Cela dure rarement longtemps, mais quand on est dessous c’est assez impressionnant.
Après 2 heures de route nous arrivons à Tulum, toujours sur la costa de la Riviera Maya. Nous prenons possession de notre chambre d’hôtel avec vue sur la plage. L’endroit est très paisible et beau, même si la plage est moins agréable qu’à Cancún, le sable moins fin, plus de rochers au fond de l’eau et un peu plus d’algues. Fort agréable quand même.
Nous allons faire un tour jusqu’à la ville, très touristique, se renseigner voire s’il est encore temps pour visiter les ruines de Tulum. Effectivement, un peu tard, d’autant plus que demain nous devons être de bonne heure à notre point de rendez-vous au café “las Baguis” avec notre guide pour notre journée à Sian Ka’an.
Nous décidons finalement de diner à l’hôtel, autour d’un délicieux menu, un peu rapidement abrégé par la pluie. Il tonne une bonne partie de la nuit… mais au matin de soleil est revenu… très prometteur pour la journée.
Une journée dans la biosphère de Sian Ka’an, réserve naturelle
Attention : merveille !! La réserve de Sian Ka’an est trésor très bien préservé, dont l’accès et la navigation sur les superbes lagunes sont règlementées. Sian Ka’an est classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis la fin des années 80. En maya, Sian Ka’an signifie “le lieu où le ciel naît”.
Cette biosphère regroupe sur environ 6000 km2 des lagunes, canaux et cénotes d’une eau claire et transparente, une forêt tropicale dense, des savanes, des mangroves de palétuviers à perte de vue. Tout cet écosystème abrite de nombreuses variétés animales : oiseaux en tout genre allant du colibri au balbuzard, hérons de toute couleur et toute taille, frégates, aigles vautours… des singes, mais nous n’en verrons pas, des mammifères, guépards, nous n’en verrons pas non plus. En revanche, nous apercevrons des lamentins et des crocodiles.
Nous reprenons notre navigation vers le littoral, passons sous le pont de bois de Boca Paila, le pont que le Chapo aurait fait construire pour pouvoir tranquillement vaquer à ses trafics dans la région qu’il dominait sans avoir à faire trop de détours. Paradoxalement, c’est sans doute cette situation qui a empêché que la région ne se développe au tourisme de masse comme celle de Cancún, celle-ci étant réservée à des activités moins légales mais plus respectueuse de l’environnement par la force des choses… avant d’être classée au patrimoine mondial de l’Unesco.
Notre chemin se poursuit jusqu’à la mer, nous débarquons sur une plage déserte qui marque l’embouchure : endroit superbe… mais souillée par de nombreux déchets en plastique. Quel dommage!! Nous prenons conscience de la nuisance et de la pollution de cette matière qui a fait tant de dégâts en moins d’1/2 siècle… il faut absolument changer nos habitudes de consommation et remplacer le plastique quand c’est possible!
Nous sommes un petit groupe de 10. Le matin notre guide nous organise un parcours dans la jungle pour nous montrer des espèces d’arbres et de plantes, comment les Mayas pouvaient s’en servaient ou vénéraient. Il fait très chaud et surtout très humide : les moustiques sont bien là malgré les vêtements long et le répulsif…
A mi-parcours, nous montons en haut d’une tour en bois et découvrons une vue à 360 degrés sur la réserve. Superbe : notre guide nous explique que du fait de la constitution du sol dur et en calcaire, les arbres ne peuvent pas aisément développer leurs racines en profondeur, ce qui limite leur développement en taille. Nous apprenons que le sapotillier chiclé est un arbre dont le fruit produit une gomme qui a traditionnellement servi à l’élaboration de la gomme à macher. Le Ceiba, un arbre creux dont le tronc est pourvu d’épines impressionnantes, est l’arbre sacré des Mayas qui relie depuis ses racines l’inframonde, son tronc est le lien avec le monde céleste représenté par les branches.
La deuxième partie de la matinée est consacrée à la visite d’un site Maya abrité dans cette forêt. Il s’agit du site archéologique de Muyil. C’est un site très ancien à proximité de la lagune du même nom et qui s’est développé par le commerce maritime. Les Mayas on creusé des canaux au travers des lagunes pour accéder à la mer. Les monuments excavés ou restaurés sont au milieu de la forêt, ce qui donne au site un caractère à la fois sauvage et calme, en harmonie avec la nature, d’autant plus qu’il est assez peu fréquenté. Nous n’avons croisé quasiment personne!
L’après-midi, après un rapide pique-nique, nous partons naviguer sur la lagune. 2 bateaux à moteur nous emmènent pour un tour de 4 heures. La navigation dans cette réserve est très règlementée, ce qui évite un trop grand nombre d’embarcations dans cet endroit superbe.
Nous traversons donc deux lagunes aux eaux transparentes avant d’être lâchés dans pour une flottaison dans des canaux au beau milieu de la mangrove. Nous nous laissons porter par le courant pendant une heure sous un soleil de plomb, dans une eau azur au milieu de nulle part, à discuter avec notre guide qui nous explique la présence des oiseaux, comment poussent les palétuviers, l’origine géologique du Yucatán, le vie des Mayas… C’est passionnant et top!!
Nous sommes bien obligés de sortir de ce bain idéal pour remonter à bord… et pour partir à la recherche des lamantins qui sont des mammifères marins herbivores très sensibles à la température de l’eau, que l’on trouve dans les lagunes en zone tropicale atlantique. Ces animaux sont protégés car ils ont été décimés par endroit pour avoir été trop approchés par les nageurs ou des eaux trop froides. Ce sont malgré tout des animaux assez curieux. Nous n’apercevront que leur museau lorsqu’ils remontent à la surface pour respirer. C’est cependant très émouvant de les apercevoir (entre autre une mère avec ses petits) dans leur environnement naturel.