Un beau voyage qui nous mène aux confins du Valpelline italien pour accéder au sommet d’un 4000 suisse…ou italien, c’est selon car nous sommes à cheval sur la frontière.
Il s’agit de la voie normale de la Dent d’Hérens qui culmine à 4171 mètres, une course complète en rocher, neige-glace et mixte, cotée AD, qui se fait en aller/retour.
Accès au refuge Aoste sous le soleil italien
Nous avons quitté le Val d’Aoste au niveau d’Aoste pour nous enfoncer dans le Valpelline et remontons plein nord vers la suisse. Nous sommes malgré tout en Italie et, comme il se doit, nous commençons ce voyage de 2 jours par une bonne salade de “pomodores” et “proscuito crudo” ainsi qu’un bon café.
Nous faisons course commune avec Jérôme et Thibault et ce premier arrêt nous permet d’attendre Olivier qui sera leur 1er de cordée. Avec Fix nous faisons cordée à part…
Grâce à un bon plan de guidos, Olivier a déniché la clé de la barrière qui bloque la route longeant le Lago di Place Moulin : magnifique…mais long, très long… Nous gagnons ainsi 5 km de chemin à l’aller et surtout 5 km au retour… un très bon plan!!
Commence ensuite le long sentier très bucolique qui nous permet de rejoindre, après quelques heures de marche, le refuge Aosta. Altitude : 2781 mètres. C’est un tout petit refuge d’une 30aine de places, situé sur la moraine du glacier Tsa de Tsan… Il est donc plein…
Diner rapide, nuit assez courte mais efficace, départ à 4heures…
Ascension
Le terrain redevient rocheux. Le temps s’est rapidement couvert et le vent s’est levé.
Nous poursuivons notre ascension, Fix en tête, avec des passages aériens en 2-3., puis des passages en glace. Nous progressons bien vers le sommet et atteignons enfin la dernière arrête sommitale…puis le sommet.
Du refuge nous accédons à l’épaule morainique du glacier des Grandes Murailles. Ça monte bien dès le départ et le rythme est bon, assez soutenu même… ne pas se laisser distancer et prendre le rythme… sans se poser de question.
Au bout d’une bonne 1/2 heure on prend pied sur le glacier. Pause bienvenue pour mettre les crampons, la corde. Et c’est parti!
Une remontée de 2 heures environ nous conduit au pied du Tiefmattenjoch auquel on accède par un couloir tout pourri équipé de chaînes. Il y a du monde dedans, ça parpine et il fut se hisser sur ces chaînes… c’est malcommode… il fait toujours nuit… mais on finit par s’en sortir.
Au col, le jour se lève.
Pause à nouveau pour remettre la corde à la bonne taille, un petit coup de coca, une pate de fruit et nous commençons l’ascension de l’arrête, rocheuse d’abord. Puis nous gagnons le pied d’un glacier qui se redresse aux alentours de 4000 mètres.
Ce n’est pas le grand bleu, mais la vue est magnifique.
Nous identifions les 4000 qui sont autour de nous.
Ici la Tête de Valpelline.
La descente
3, 4 photos au sommet, et ça y est il faut déjà penser à redescendre.
Même chemin qu’à la monté, mais la partie raide se fait en marche arrière et pointes avant, parfois en moulinette car il y a des broches en place… À la Suisse!!
La partie glaciaire se fait assez rapidement…
En revanche la partie rocheuse est plus longue car, même si nous restons bien concentrés, la fatigue commence à bien se faire sentir.
Nous arrivons après quelques heures à nouveau en haut du couloir pourri qu’il faut redescendre, déséscalader, toujours aussi peu avenant…
Encordée, pendue au bout de la chaîne, 3 longueurs nous permettent de rejoindre à nouveau le haut du glacier des Grandes Murailles.
De jour, nous nous rendons bien compte de la distance et du dénivelés parcourus… le pression commence à retomber, juste être vigilants sur le glacier avant de reprendre pied sur la moraine.Il reste pas mal de distance avant de retrouver la voiture : repasser à hauteur du refuge et redescendre le long sentier.
Mais nous allons agrémenter le retour un peu longuet par une cueillette de génépi qui permettra à Thibault et Olivier de refaire leur stock. Ça jette de fabriquer son Génépi et de le servir à ses potes… Millésime 2016 de la Dent d’Hérens!!