Le Valais Suisse offre des itinéraires de rando vraiment chouettes. Nous avons découvert Bel-Oiseau et Emosson il y a quelques années, franchement, été comme hiver on ne s’en lasse pas. Tous les ans nous parcourons cet endroit avec délectation, plus souvent l’hiver, car, en plus de proposer des paysages merveilleux, la neige est toujours d’une qualité incroyable à skier.
Cette année, comme souvent, nous avons choisi l’itinéraire qui monte au col de Bel-Oiseau depuis Finhaut, suivi d’une bascule plein ouest sur le lac d’Emosson.
Les conditions printanières en basse altitude nous ont bien surpris, mais pour le reste nous n’avons pas été déçus …
Départ de la Léchère
C’est un peu tricky de décider une rando plein est le matin et plein sud et ouest l’après-midi avec des conditions météo digne d’un début de printemps. On savait donc qu’un peu de portage nous attendait et ce fut le cas. Toute la première partie jusqu’à la sortie de la forêt s’est passée ski sur le dos…
Heureusement nous savions également que quelques jours auparavant une chute de neige de bonne ampleur avait dû recouvrir les pentes du coin. Effectivement quelques dizaines de mètres de dénivelée après avoir chaussé, nous ne nous étions pas trompés. La neige est bien là, prometteuse et légère.
C’est même à se demander s’il ne serait pas prudent de se contenter d’un aller-retour pour profiter de ces conditions… Bref nous verrons bien, nous avançons, certains que la journée sera top!
Nous enchaînons les lacets, conversions, pauses, photos… Il y a un peu de monde devant nous, des randonneurs plus matinaux ou qui sont venus de moins loin… et la montagne commence à se tracer. Effectivement, la neige est bonne, mais le petit côté sauvage se dissipe rapidement… On basculera donc!
Émotion à Émosson
3 heures plus tard nous sommes au sommet. Belle vue sur l’ensemble des sommets du Valais. On prend notre sandwich, un coup de thé. Dépeautage, serrage de chaussures. Qu’est ce qu’on fait ? Traversée de la pente à main gauche ou descente directement dans les pentes sud ?
C’est la 2ème option que l’on prend qui est un peu plus rapide et nous évitera d’être trop tard sous les pentes qui peuvent encore purger.
Devant nous les champs de neige quasi vierges nous tendent les bras, seules 2 personnes nous ont devancé. On va trouver de la place pour fire nos traces… On connait bien l’endroit, c’est donc du pur plaisir dans des pentes jamais trop raides, 30 à 35° max.
La vue sur le lac du barrage est superbe. Que d’espace!! La neige est toute bonne, poudreuse un peu alourdie qui commence à prendre le soleil. C’est parti pour pour 1h30 de descente dans un cadre hyper sauvage sans personne alentours.
Nous sommes tellement à vouloir enchaîner les belles traces que nous descendons un peu bas sur le lac avant de tirer à gauche en direction des tunnels d’été. On repeaute donc en direction de la cascade de glace caractéristique qui annonce le passager à flanc de la montagne. 1er tunnel trouvé avec ses stalactites géants qu’on dirait sortis de l’ère glaciaire, entrée en se pliant : le vent a tellement soufflé la neige qu’il a créé une pente toute douce qui obstrue presque l’entrée.
Encore quelques coups de spatules avant l’entrée du 2ème tunnel qui sonne bientôt l’arrivée. Skis sur le dos pour un bon kilomètre, c’est vraiment marrant… d’autant plus que le clou de la journée arrive : Dino, notre hôte, mis à l’abri dans le tunnel pour l’hiver, nous attend toutes dents dehors avec son beau sourire carnassier! Photos non négociables!
Enfin dernier obstacle : la sortie du tunnel par une petite porte avec skis sur le dos par une échelle verticale d’une 20aine de mètres. Les congères de neige sont tellement haute qu’il est impossible de sortir par le bout du tunnel. Nous arrivons à l’entrée du barrage.
Enfin dernier obstacle : la sortie du tunnel par une petite porte avec skis sur le dos par une échelle verticale d’une 20aine de mètres. Les congères de neige sont tellement haute qu’il est impossible de sortir par le bout du tunnel. Nous arrivons à l’entrée du barrage.
On rechausse les skis pour entamer la descente sur la route d’Émosson qui doit nous reconduire à la voiture. Et là : dernière surprise : après 3 virages, la route a été intégralement déneigée!! pas de choix, nous ne connaissons pas assez l’endroit pour essayer des racourcis. On remet donc les skis sur le sac pour 4 kilomètres de marche sur bitume en chaussures de ski. Bon on s’en fiche, on prend notre mal (de pieds et de dos) en patience, la journée a été tellement bonne…!!